Permettez-moi de remercier la Communauté de Sant'Egidio pour cette Rencontre pour la Paix intitulée "Le Cri de la Paix". C’est un cri d'espérance pour l'humanité chez nous, surtout dans une situation mondiale comme celle d'aujourd'hui, qui est source de grande inquiétude. Prenez, par exemple, la guerre entre la Russie et l'Ukraine, ainsi que les fortes tensions et les conflits chaotiques que nous connaissons au Moyen-Orient, qui sont également terrifiants. Le nombre de morts et de blessés est élevé, de nombreuses écoles et universités sont fermées, la vie de citoyens innocents est presque interrompue. Ils vivent dans la panique et ne savent pas de quoi demain sera fait. C'est terrible !

Pour construire la paix, nous devons promouvoir la diversité culturelle et religieuse, la proximité, la solidarité et les efforts de tous les pays et de toutes les religions pour arrêter le danger immédiat de la pandémie !  Cette union internationale que nous avons apprise pendant la pandémie, il faut la recréer pour mettre fin à la guerre absurde entre la Russie et l'Ukraine, mais aussi mettre fin à d'autres guerres. Nous devons choisir le dialogue diplomatique et la paix pour résoudre les problèmes et non l'usage des armes.

La paix ne peut être atteinte sans le respect, l'amour et la fraternité, la solidarité de tous les individus et de tous les peuples, œuvrant pour la sécurité et le bien-être communs de tous.

La paix, en effet, est un processus de formation. Pour l'atteindre, il faut se former, il faut travailler sur soi. Bien sûr, la paix est aussi un défi, mais nos différences, les éléments qui semblent nous diviser, nous permettent en fait d'être complémentaires. Chacun de nous et de nos pays a un talent à offrir à la société dans son ensemble.

Nous vivons dans un monde nouveau qui nous oblige à souligner l'importance de la diversité, ce qui est conforme à l'approche globale, qui aspire à l'égalité des droits de l'homme, au respect de la liberté et de la dignité de chacun. 

Sur ces différences, sur ces complémentarités, nous dépendons naturellement les uns des autres : quand je sais que j'ai besoin de mon voisin, je lui accorde encore plus d'attention pour vivre en paix avec lui. Aujourd'hui, il est nécessaire de sortir de nous-mêmes pour travailler de manière simple et concrète, avec l'amitié, à la construction de la paix : "Heureux les artisans de paix !" dit Jésus (Mt 5,8).

Pour construire la paix dans nos sociétés, le développement d'une véritable citoyenneté est une condition nécessaire à une coexistence harmonieuse. Ceux qui quittent leur pays pour venir en Occident recherchent des droits et la dignité.

La coexistence se fait à plusieurs niveaux :

- Sur le plan religieux, nous croyons tous en un seul Dieu, même si nos expressions sont différentes.

- Socialement, nous sommes tous frères sous l’ombrelle de l'humanité.

- Politiquement, nous sommes tous citoyens de la même planète.

Cependant, l'extrémisme religieux a faussé la coexistence, le sectarisme politisé a démoli la mosaïque humaine et la corruption a détruit la société...

Ce qu'il faut, c'est une solide éducation à la diversité, en tant que richesse. Il n'y a aucun problème à "être qui vous êtes", mais ce qui compte, c'est de vivre en paix et de collaborer avec les autres, en respectant et en honorant le bien commun.

Avant tout, le rôle des établissements d'enseignement n'est pas seulement de dispenser un enseignement pour pouvoir trouver un emploi, mais plutôt de former les nouvelles générations à l'ouverture, au respect de la diversité, au pluralisme et au renforcement de la solidarité et de la coexistence par le biais : 

- du développement des capacités des élèves par un dialogue honnête et par l'amitié.

- du renforcement de la réconciliation et de la solidarité entre les différents peuples, religions et cultures afin de parvenir à la paix et à la prospérité pour tous les citoyens, comme l'a réitéré le pape François lors de sa visite en Irak en mars 2021. Cette éducation est la base de la coexistence, car les conflits, divisions et blocages existants sont le résultat de l'ignorance, d'une culture uniforme, de l'égoïsme et de l'intérêt personnel. 

De ce point de vue, j'invite tous les Occidentaux et les Orientaux à revoir les traditions dont ils ont hérité avec un esprit ouvert, à les CHANGER et à supprimer toute expression de fondamentalisme, de haine et d'irrespect, pour s'adapter à la réalité actuelle et à la diversité sociale. En outre, nous devons travailler dur pour construire un modèle civil et démocratique basé sur la citoyenneté et non sur un système sectaire qui "divise". 

Pour construire la paix dans nos sociétés, le développement d'une véritable citoyenneté est une condition nécessaire pour l'avenir.