APPEL A LA PAIX
Dans le monde, il y a de nombreuses guerres ouvertes, des menaces terroristes, des violences graves. L'utilisation de la force comme instrument de politique internationale est peu à peu réhabilitée. Malheureusement, une génération qui a vécu la Seconde Guerre mondiale est en train de disparaître : ainsi se perd le souvenir de l'horreur de la guerre. Les progrès significatifs en faveur d’une culture de la paix, qui ont conduit au développement d'une vision partagée du destin commun de l'humanité, sont remis en question.
Les gens souffrent. Les réfugiés souffrent de la guerre et des crises environnementales, les laissés-pour-compte, les personnes vulnérables, les sans-défense. Il y a souvent des femmes offensées et humiliées, des enfants privés d’enfance, des personnes âgées abandonnées. Les pauvres, souvent invisibles, participent aujourd'hui d'une manière particulière à notre rencontre : ils sont les premiers à invoquer la paix. En les écoutant, on comprend mieux la folie de tous les conflits et de la violence.
Les religions peuvent construire la paix et éduquer à la paix. Les religions ne peuvent pas être utilisées pour la guerre. Seule la paix est sainte ; que personne n'utilise le nom de Dieu pour bénir la terreur et la violence. Si vous voyez des guerres autour de vous, ne vous résignez pas ! Les peuples aspirent à la paix. La fraternité entre les religions progresse, malgré les difficultés. Nous remercions tous les amis du dialogue dans le monde et nous leur disons : courage ! L'avenir du monde dépend de cela : que nous nous reconnaissions comme des frères. Les peuples ont un destin de frères sur la terre.
Le processus de désarmement, actuellement bloqué, doit reprendre rapidement. Il faut mettre un terme au commerce des armes et à leur utilisation. Il faut faire progresser le désarmement nucléaire. La prolifération des armes nucléaires est une menace incroyable. Il faut faire la paix. La paix, c'est aussi le respect de la planète, de la nature et des créatures. La destruction de l'environnement est due à l'arrogance de l'être humain qui se sent propriétaire. Un moi chef devient un moi prédateur, prêt à la domination et à la guerre.
Peuples frères et avenir de la terre sont inextricablement liés. La pandémie a montré combien les êtres humains sont dans le même bateau, reliés par des liens profonds. L'avenir n'appartient pas à l'homme du gaspillage et de l'exploitation, qui vit pour lui-même et ignore les autres. L'avenir appartient aux femmes et aux hommes solidaires et aux peuples frères. Que Dieu nous aide à reconstruire la famille humaine commune et à respecter notre mère, la terre. Devant le Colisée, symbole de grandeur mais aussi de souffrance, réaffirmons avec la force de la foi que le nom de Dieu est paix.
Rome, 7 octobre 2021