Méditation

 

«  Car vous êtes tous fils de Dieu, par la foi, dans le Christ Jésus.Vous tous en effet, baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ :Il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a ni esclave ni homme libre, il n'y a ni homme ni femme ; car tous vous ne faites qu'un dans le Christ Jésus. »
Gal 3, 26-28

 

Mes chers Frères, 

 

C’est une exigence décisive de notre temps que d'atteindre une nouvelle union, à l'exemple de la création du monde et de l'homme par Dieu. Dieu, en effet, a créé le monde et l'homme à partir de son amour et dans la liberté, sans y être obligé, et il communique et se met en relation avec autrui c’est-à-dire avec le monde et l'homme, au moyen de son énergie personnelle. Ainsi l'homme doit-il reconstruire sa vie selon sa vraie perspective : « Je vis », ne signifie pas simplement « j'existe », mais aussi je coexiste et je participe avec l'autre, le différent, l'étranger, celui qui est en face de moi.

 

Il est urgent que nous nous débarrassions de nos jugements aux dépens de nos semblables pour atteindre, sans limites ni conditions, le respect de leur liberté, à l'exemple du don divin de la liberté humaine. Dieu a donné à l'homme la liberté à travers laquelle l'homme acquiert la conscience de soi et obtient la capacité de monter vers Dieu. Dieu ne force pas la liberté de l'homme, même quand celui-ci sombre dans la perdition. Aussi l'homme doit-il redéfinir sa véritable liberté : n'est pas libre celui qui fait seulement tout ce que bon lui semble, mais celui qui fait ce qu’il désire vraiment. N'est pas libre celui qui fait retomber sur les autres les conséquences de ses propres choix, mais celui qui assume ses propres responsabilités.

 

L’axiome cartésien « Je pense donc je suis » doit se transformer avec urgence en « J’aime donc je suis », à l’instar  de l'amour de Dieu pour ses créatures. Dieu s'est incarné par amour pour que l'homme puisse se diviniser dans la liberté.

 

Aussi quand il aime, l'homme doit-il sacrifier, même partiellement, sa propre liberté pour le bien de l'autre, parce que l'être humain acquiert sa dignité seulement dans la communion d'amour. 

 

Notre Seigneur Jésus-Christ est tête et guide de la communion de l'amour, Lui qui a restauré la sainteté et la grandeur de la personne humaine en éliminant du monde la corruption, l'aliénation, les discriminations raciales et la haine. Le Christ a assumé tout le genre humain et l'a rétabli dans son unité organique. Cette unité n'est ni statique ni unidimensionnelle. Elle possède une multiplicité dynamique, car l'unité s’obtient par la communion entre les hommes, sur le modèle de l'unité des trois Personnes de la Sainte Trinité.

 

Notre Seigneur, comme « roi de justice » Heb 7,2 a répudié « celui qui aime la violence » car « son âme elle-même le hait», Ps. 11,5 ; et il a proclamé que dans son Royaume il n’y aura pas de place pour la haine ni pour l'intolérance, comme il est écrit : « Le loup demeurera avec l'agneau ; le léopard s'étendra près du cabri ; le veau et le lionceau mangeront ensemble. » Is 11,6.

 

Alors prions aujourd'hui pour que le monde soit rendu à sa beauté originelle, comme il est encore écrit: « d'un principe unique il a créé tout les hommes pour qu'ils habitent sur toute la terre. » Ac 17,26. 

 

Prions aujourd'hui pour éliminer toute discrimination arbitraire entre les hommes et limitation de leurs droits.

Prions pour que l'unité se renforce, à partir de l'acceptation du droit indiscutable des hommes à la diversité.

Prions pour que soit abattu le mur de séparation des préjugés, comme notre Seigneur le premier l’a fait en répondant à la question « qui est mon prochain ? » Lc 10,29, dans la parabole désarmante du bon samaritain.

Prions pour que s'enracine, fleurisse et porte du fruit, l'arbre de la paix sur le terrain rendu fertile par la conviction selon laquelle chaque homme, quelles que soient sa couleur, sa race, sa nationalité, sa religion ou sa langue, est toujours porteur de l'image de Dieu.

Prions pour que la vie de notre monde devienne pacifique, conscients que la vie signifie avant tout et surtout vivre ensemble,  en relation avec l’autre, avec celui qui est différent de moi et que notre Seigneur Jésus Christ accueille dans son humanité universelle.  Amen!